Petit chapitre de ma vie d’auteur

Cela fait bien longtemps que je n’ai pas fait d’article, aussi me suis-je dit que je me devais d’écrire quelque chose. Mes petits moments de rédaction me manquent… J’ai donc décidé de vous partager quelques unes de mes « habitudes » d’écrivain, mes façons de procéder (ouais, je sais, vous en avez rien à fiche, mais je m’en contre tamponne, okay ?)

Dans le silence ou dans le bruit ?

LE BRUIT ! Enfin, le bruit, façon de parler. Une chose est sûre, je ne supporte pas le silence. C’est pourquoi, j’ai toute une playlist de musiques que j’enchaîne dans mes heures d’écritures (je l’écoute à l’instant même). Je trouve la musique inspirante et je dois avouer que j’y suis très sensible. Fut un temps, j’étais une femme au cœur de pierre, rien ne me faisait pleurer, je restais stoïque devant Titanic ou encore PS I love you. Mais je me suis découverte une récente anomalie… Dès qu’il y a une belle musique, je sens une bouffée de larmes me monter aux yeux. Pire, cela peut-être dans n’importe quelles circonstances ! Même s’il s’agit d’une pub pour du papier toilette, je serai capable d’avoir les larmes aux yeux s’il y a une belle musique! Mais que suis-je devenue !?! Je ne me reconnais plus !!! Atroce ! Je vous mets donc une petite sélection des musiques que j’écoute en écrivant, il s’agit principalement de musiques de films, car les musiques avec paroles ont tendance à me déconcentrer. Diable, il y en a tellement et c’est dur de sélectionner un si infime échantillon !

The Green mile ou la musique pour les moments tristes :

Outlander ou la musique qui me fait voyager dans le temps (et rêver de Jamie Fraser encore et encore 😉 ):

Big Fish, celle des moments reposants :

Les musiques japonaises que j’écoute en boucle :ookami kodomo no ame to yuki et Tonari no Kaibutsu-kun, sans oublier celles des Ghibli qui sont trop nombreuses pour que je les partage.

Les musiques des moments flippants : Sinister et The Village

Obligée de mettre celle là, car je ne m’appelle pas Darcy pour rien ! 😉

Habillée comment ?

L’écrivain François Cavanna a révélé un jour : « Je ne sais comment je m’y prends, mais quand j’ai fini d’écrire, je me retrouve presque à poil, la liquette sortie du pantalon. Je ne vois pas du tout ce que je peux bien faire pendant que j’écris mais… je suis dans un état, j’ai la braguette ouverte, la chemise sortie, je me suis gratté le ventre − je ne sais pas ce que j’ai fait, il ne faut pas me le demander, mais je me retrouve… pas nu, mais tout en désordre. Je ne crois pas que je me masturbe, quand même ! Mais je suis très agité. Écrire, c’est du catch ! »… Hum, inspirant… Bref, je partage ce très intéressant témoignage pour affirmer qu’écrire ne nécessite pas d’être habillé à la dernière mode. Au contraire, pour ma part, je choisie le style décontracté. La mode authentique de la pouilleuse ! Chez moi, c’est jogging et sweat extra large ; peignoir et grosses chaussettes (avouez, je vous vends du sacré rêve là, hein ?). L’été, je mise pour un ensemble légèrement plus seyant, short et débardeur. Malheureusement, l’expérience de Cavanna m’est cependant totalement inconnue, car je ne suis jamais sortie d’une séance d’écriture complètement défroquée et en sueur… Par contre, je crois bien finir par y gagner une ride du lion à force de froncer les sourcils sur mon écran brillant, cherchant à trouver des phrases et une action cohérente tandis que mes yeux fatiguent. Un petit exemple d’une tenue que je juge parfaite pour l’écriture ci-dessous 😉 (je précise que la photo date déjà, mais ce sweat rose fluo m’accompagne toujours ! )

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Le jour ou la nuit ?
Pour cela, je n’ai aucun avis. Ma seule réponse est : quand j’ai le temps ! Et oui, je ne m’impose pas une rigueur extrême quand il s’agit d’écrire, c’est uniquement quand j’ai des moments pour le faire ou encore quand j’en ressens l’envie. Il peut arriver que l’envie se fasse pressante, mais que mes obligations m’empêchent de m’y mettre. Parfois, j’ai tout le temps qu’il en faut, mais mon cerveau n’est pas très coopératif et préfère se vider la tête devant un bon film ou un livre. Généralement, le soir est le moment où temps et envie coïncident, aussi vais-je opter pour la nuit.

Et vous, quelles sont vos petites manies ?

Écrire, un défaut ?

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J’ai toujours pensé qu’écrire était une fierté. Évidemment, comment ne pas le croire lorsqu’on recevait des bonnes notes aux rédactions à l’école ? Ou encore quand les professeurs vantaient nos qualités littéraires et raffolaient de nos écritures d’invention? Alors, forcement, lorsqu’à quatorze ans j’ai pris ma plume pour écrire ma toute première longue histoire, je m’attendais à des remarques bienveillantes et des encouragements. Ce ne fut pas exactement le cas…

Aujourd’hui, et malgré un livre en route pour la publication, j’hésite toujours avant d’avouer que j’écris. J’ignore le pourquoi, mais j’ai le sentiment qu’annoncer qu’on écrit provoque toujours quelques incompréhensions. J’ai souvent le droit aux regards d’abord surpris, puis les sourires gênés de mes interlocuteurs, comme si j’annonçais que dans mon temps libre j’adorais me balader nue dans la forêt (certains le font et je ne leur jette pas la pierre 😉 ). Pourtant, l’écriture est un hobby comme un autre ! Certains particuliers aiment fabriquer des bijoux artisanaux avec de vieilles capsules Nespresso, et bien nous nous aimons inventer des histoires et remplir des pages et des pages de mots. Si le résultat n’est pas instantané et que certains ne pourront peut-être jamais tenir leur œuvre au creux de leurs mains, ça ne  rend pas l’écriture si différente des autres activités. Il y a tout autant de travail et de sueur ; des heures passées derrière son écran à s’énerver sur des mots en fronçant les sourcils parce que nos yeux fatiguent… C’est une activité aussi louable que les autres.

Parfois, je fais face à des gens plus que perplexes qui me font des réflexions du genre « ça te sers à quoi? », « tu es dans ton monde »… Mais n’avons-nous pas tous notre bulle secrète où flottent nos fantasmes et autres désirs ? Des rêves d’une vie meilleure ? A la différence des autres, celui qui écrit décide de faire éclater cette bulle afin d’en partager les éclats avec le monde entier (enfin, on aimerait bien…). Alors à quoi cela sert ? En fait, à rien d’autre que nous faire plaisir et se libérer. L’écriture, c’est un exutoire. Grâce à elle, on s’échappe un peu de la vie quotidienne. Et vous qui n’écrivez pas, ne cherchez vous pas non plus à échapper à la monotonie des contraintes et de la vie? Comment y parvenez-vous ?  J’en suis certaine, une majorité d’entre vous s’évade par la lecture, les films, les jeux vidéos ou encore la musique. Et, devinez quoi ? Là, derrière tout ça, se cachent des personnes qui, un jour, ont eu la volonté d’écrire : paroliers, scénaristes et écrivains. Alors, à quoi ça sert l’écriture finalement ?  A nous faire rêver et vous mener avec nous dans ces beaux songes qui nous animent. C’est beaucoup de choses finalement.

 

Alors rêvons ensemble les amis, peu importe la façon que vous employez. Ne nous arrêtons jamais et ne tentons pas d’arrêter les autres 🙂

 

Mais pas par là, bordel !

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La phrase plus haute est quasiment ma réaction à chaque fois que je visionne un film d’horreur. Vous savez, ces moments où les protagonistes font tous les gestes qu’une personne réelle ne ferait pas durant une situation des plus extrêmes (si, avouez ! Vous aussi vous feriez direct un arrêt cardiaque s’il vous arrivait une situation similaire à ce qu’ils vivent dans ces films là). Bref, à nouveau une réflexion sur des films, mais je me suis dit qu’elle était nécessaire, surtout après que je sois allée voir au cinéma le film The Conjuring 2 : le cas Enfield. Attention, la suite peut contenir des spoilers.

Je n’ai jamais été friande de films d’épouvante, mais depuis quelques jours, j’ai commencé à avoir une certaine fascination pour les films effrayants, aller savoir pourquoi ! Alors quand ma mère m’a proposé d’aller au cinéma, je me suis dit que ça pouvait être sympa d’aller voir le nouveau film qui d’après les critiques allait littéralement me faire faire pipi dans la culotte (Mmmh, je vends du rêve non ?!). Finalement, je l’ai trouvé un peu moins effrayant que le premier opus, même si je dois avouer que la nonne dégueulasse va juste me traumatiser pendant plusieurs jours (déjà que les nonnes ça me fait peur à la base… je rigole ! Quoique…). Enfin bref, je vous passe l’histoire, ce n’est pas ce qui m’intéresse ici, mais plutôt ces moments incontournables de tous films d’horreur qui se respectent : ceux où on a juste envie de hurler « Mais pourquoi tu fais ça ?! ». Vous savez, quand le personnage, principal ou non, entend un p***** de bruit effrayant dans la cave et qu’il prend sa lampe torche pour s’y rendre en criant des « Hello ?! Y a quelqu’un ? » en espérant je ne sais pas trop quoi, peut-être qu’un cambrioleur lui réponde (à la limite, on préfère ça au fantôme !). Dans le cas Enfield, on y coupe pas ! La gamine (pourquoi toujours des gamines ?! Elles font peurs !!) entend durant la nuit des tambourinements immondes à sa porte tandis que sa soeurette qui partage le lit voisin dort à points fermés. Tranquillement, elle se lève, pas de problèmes, et elle va ouvrir. Là, suspens ! Brad Pitt ?!!! Et bien non, personne. Encore, ça passe, on peut se dire que sa réaction reste normale. Sauf que, la veille, elle a clairement subi un phénomène paranormal qui aurait déjà réussi à me faire fuir (et lancer une bombe sur la maison, mais c’est un détail). Donc là, à sa place, j’entends des bruits louches la nuit juste après avoir vu un fantôme de pépé grognon dans mon salon, et bien j’ameute toute la maison et je fuis. Mais ici la petite est courageuse ! Elle prend une lampe de poche parce que les lampes, étrangement, ne veulent plus fonctionner (déjà, là, c’est louche. Moi maintenant quand mes lampes ne marchent plus,  j’ai le cœur qui s’arrête de battre !). Elle entend du bruit en bas et, naturellement, décide de descendre toute seule pour aller voir (une future super héroïne moi je dis !). Fallait s’y attendre, elle voit le papy sur son fauteuil et remonte en courant dans sa chambre. Sauf que pépé grognon il a décidé de la suivre en faisant des bruits de pas tonitruants, on a même pas besoin de la carte du Maraudeur pour savoir où il se trouve dans la maison ! La gamine se précipite dans son lit (nan mais depuis The Grudge, on sait tous que le lit ce n’est plus le lieu protecteur que c’était autrefois…) et tremblote de peur en entendant la chose arriver jusqu’à elle. Là encore, moi je me disais « mais quoi ?!!! Va réveiller ta sœur merde ! ». A sa place, j’aurais bondi sur le lit de ma sœur et me serais accrochée à elle comme à une bouée. Faut bien que la famille serve à quelque chose quand même ! A la limite, t’espère même qu’elle se fasse attaquer à ta place ! (bon… je dépasse un peu les bornes, j’avoue !)

Et chaque fois c’est pareil ! On a toujours le droit à des moments de ce genre qui n’auraient jamais lieu dans la vie réelle. « Tiens, une vieille maison abandonnée dans un marais glauque qu’on ne peut quitter avant l’aube et où un fantôme vengeur vit ? (La dame en noir). Oh ben ça a l’air sympa, je vais y passer la nuit, et puis c’est cool, j’avais besoin de vacances ! »… NOOON !!! « Hé mais y a quelqu’un dans ma cave et le vieux piano se met à jouer tout seul? (The Conjuring 1) Ah, bah ça doit être un cambrioleur, je vais lui dire tranquillement que je l’enferme en bas »… NOOON ! Le film Scary movie avait bien réussi à tourner la chose en dérision au sujet des films de serial killer. Lorsque la femme fuit un tueur psychopathe et se retrouve fasse à deux panneaux : l’un indique une zone sécurisée et la vie, l’autre une mort imminente. Bien sûr, elle file droit sur la gauche, empruntant le chemin qui la fera mourir. C’est exactement ça !

Sans parler de ce moment récurrent lui aussi où l’animal de la famille se met à avoir des comportements étranges, grognant ou feulant contre une créature invisible et tout le monde dans le film est là « qu’est-ce qu’il y a Rex ? Il est bizarre ces jours-ci » alors que tu hurles derrière ton écran « le fantôoooome purée, y a le fantôme !!!! ». Du coup, maintenant à chaque fois que mon chat regarde étrangement derrière moi alors que je suis en train de le caresser, je me mets à flipper grave. Un jour, il m’a fait le coup alors que lui et moi étions dans la salle de bain. J’étais seule pour la semaine dans notre maison familiale et Monsieur le chat avait décidé de me tenir compagnie tandis que je faisais trempette. J’avais laissé la porte entrebâillée pour lui permettre de sortir s’il lui en prenait l’envie, tandis que je chantais gaiement en me shampouinant la tête. Soudainement, le chat s’est redressé, oreilles en arrière, et s’est mis à grogner en redressant ses poils avant de détaler comme un lapin à l’extérieur de la pièce. Je suis restée un moment les yeux ronds à fixer la porte entrebâillée, m’attendant à voir surgir une créature d’outre tombe. Qu’est-ce que j’ai fais alors ? Dans un film d’horreur, je me serais levée en tenue d’Eve, j’aurais enveloppé mon corps d’une serviette et serais sortie encore dégoulinante et prononçant d’une voix niaise : « Réglisse, qu’est-ce qu’il y a mon minou ? Où es-tu ? ». Je l’aurais alors cherché dans la maison, puis j’aurais entendu des bruits bizarres, m’amenant à poser la question fatidique : « Il y a quelqu’un ? ». A ce moment là aurait surgi la créature immonde et je serais décédée comme une débile et à poil en plus (je doute qu’une serviette tienne dans ce genre de situation) ! Non, au lieu de cela, je me suis levée de ma baignoire, j’ai vite fermé la porte à clé, je me suis empressée de me rhabiller et je suis sortie avec les poings levés plus que prête à affronter le danger. Sauf que le chat était là, assis tranquillement dans le couloir, à me fixer de son regard qui a franchement l’air de dire « t’as l’air d’une idiote… ». Pas de trace d’un fantôme ou d’un psychopathe… Juste moi et ma paranoïa profonde (et le chat !).

Conclusion, donc, de toute cette histoire : je devrais peut-être arrêter de regarder des films d’épouvantes…

Ménage à trois au paradis ?

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Il y a une question qui m’a toujours taraudée… Celle-ci m’est venue à plusieurs occasions : lors de visionnage de films, de séries, ou encore à la lecture d’un roman. Je n’utiliserai cependant qu’un exemple ici, celui du film Titanic de James Cameron où cette question ne cesse de revenir. Attention, si vous n’avez jamais vu ce film, ce qui va suivre risque de vous spoiler.

A la fin du film, alors que la Rose âgée ferme les yeux pour la dernière fois sur un navire qui surplombe l’épave du Titanic reposant à presque 4000 mètres de profondeur (3 821 mètres pour être précise, merci wikipédia !), nous descendons dans l’obscurité de l’océan retrouver les décombres de l’indestructible (pas tant que ça finalement) paquebot qui soudain semble renaître de ses cendres (oui… bon, pas super comme expression sachant qu’on est dans l’eau, mais j’essaie de faire des envolées lyriques !). Et là —merveilleux ! — la douce musique du film qui, après nous avoir fait pleurer toutes les larmes de notre corps, nous donne le sourire jusqu’aux oreilles (et encore des larmes, pour les très sensibles) tandis qu’apparaît en haut de l’escalier le beau Léo, vêtu de sa tenue de beauf mais avec sa coiffure de jeune premier qui ne craint pas l’eau. Celui-ci accueille sa bien aimée qui n’est plus la mamie ridée d’avant, mais semble fraîche comme la rose (le jeu de mot ! Rose et rose ! Hahaha… ok je sors…). Les mains se touchent, les sourires jaillissent et, enfin, un baiser sous le tonnerre d’applaudissement du public (qui, bien que mort, apprécie les jolies histoires d’amour, quand même !). Enfin bref, c’est le happy end quoi. La belle musique, le bisou, la joie, la bonne humeur… Aaaah, ça laisse rêveur ! Sauf que moi, non, y a un léger petit détail qui me taraude. Rien de bien méchant, évidemment, mais je suis pointilleuse et ce genre d’oubli me titille légèrement. ET LE MARI DE ROSE ALORS ?!!?!!?

Là, vous me dites « attends, quel mari de Rose ? ». Et bien oui, mon ami lecteur, Rose elle s’est mariée ! Souvenez-vous, avant que Jack trépasse, elle lui a promis de vivre heureuse et de faire pleins de jolis bébés. Et comme Rose c’est une femme de parole, et ben elle s’est exécutée bien sagement. Pour preuve, c’est qui la jolie jeune femme qui l’accompagne au début du film et tire sa chaise roulante ?! Sa petite fille ! Et oui ! Et comment on en arrive à avoir des petites filles ? En ayant d’abord un enfant ! Et comment on fait les enfants ? Avec un chéri ! (Ici, on en apprend des choses dis donc !). Chéri qui est son mari, car elle se fait appeler Rose Calvert et non plus Dawson (avant sa rencontre avec Jack, son nom est Rose Dewitt Bukater) ! J’imagine très bien la rencontre entre Rose et le père de ses enfants. Dévastée, Rose arrive à New York et tente de vivre une nouvelle vie d’orpheline sans le sou (ce qui est dur, parce que la pauvre elle a été riche toute sa vie). Un jour, plusieurs mois après le naufrage, elle se rend dans un parc pour penser à sa triste vie, se remémorer la beauté de son amour avec Jack et tâcher d’oublier le traumatisme du Titanic. Arrive alors un jeune homme habillé à la dernière mode, transportant une mallette en cuir pleine de paperasses ennuyantes du cabinet d’avocat où il tente de se faire un nom. Epuisé, il prend place sur le banc à côté d’elle, d’abord aveugle et sourd à tout ce qui se passe autour de lui, trop occupé qu’il est à penser à l’affaire sur laquelle il travaille et dont il ne voit pas le bout. Puis, soudain, alors qu’il commençait à se dire qu’il ferait mieux de rentrer dans le Minnesota, sa terre natale, il entend les pleurs de Rose. Le jeune homme tourne les yeux et, sous le choc, contemple cette beauté qui semble vivre l’un des plus tristes jours de son existence (s’il savait !). La bouche sensuelle, les cheveux scintillants comme des flammes, le profond regard bleu… Aussitôt, il tombe sous le charme de cette beauté peu commune au visage triste. Et la pensée qui le traverse alors c’est « Je veux redonner le sourire à cette femme. Mon dieu, permettez-moi de lui apporter le bonheur ! ». Une minute plus tard, le voilà qui lui tend un mouchoir brodé par sa mère et portant ses initiales. Il lui parle avec bienveillance, ses propres ennuis s’envolent tant il est accaparé par le désir de faire s’évaporer ceux de cette femme qu’il aime déjà sans même la connaître. Ils se quittent trente minutes plus tard, mais il la reverra, car elle a encore son mouchoir à lui rendre. Ainsi commence leur histoire. Plusieurs rendez-vous dans les rues froides et grises de New York, puis le premier baiser après plusieurs mois, et enfin la véritable étreinte (Et ouais, faut se laisser désirer Rose !). Il l’épouse et l’emmène visiter le monde, lui donnant la vie de rêve qu’elle a toujours souhaitée, l’aidant à exaucer cette promesse qu’elle a faite à Jack dans la nuit glacée du 14 au 15 avril 1912. Il connaît l’histoire de Rose sur le Titanic, mais il sait qu’il ne faut pas courir après un fantôme et ne lui parle jamais de cette histoire d’amour merveilleuse et éphémère avec Jack (et puis il est un peu jaloux aussi, mais chut !). Ils auront des enfants, une multitude ! Plus âgé qu’elle, il s’éteindra finalement avant sa femme, dans son lit lui aussi, mais par une nuit brûlante de l’été et espérant l’avoir rendue aussi heureuse qu’elle ne l’avait rendu heureux.

Alors oui, la question que je me pose est légitime ! Que devient ce mari aimant qui, comme Jack, doit attendre son aimée là-haut au paradis ? Son cœur a-t-il cessé de battre une seconde fois lorsqu’il s’est rendu compte qu’elle était descendue rejoindre Jack ?! Dieu a-t-il prévu une annexe spéciale au paradis pour les veufs et veuves avec une mention « ménage à trois » ? Je l’accorde, mon questionnement implique donc de croire en dieu et, aussi, de croire en une vie après la mort, mais dans le film c’est possible, puisque Rose rejoint Jack ! A-t-elle dû faire un choix dans ce cas ? Le paradis se révélant plutôt moche alors pour cet époux délaissé. Pauvre vieux ! (Oui je sais, je m’emballe pour ce personnage fictif dont j’ai inventé la vie, mais laissez-moi donc, crénom !).

Finalement, l’explication qui me semble la plus raisonnable (et la moins triste), c’est que Rose a bien eu un époux, mais qu’ils ont fini par divorcer après une quinzaine d’années de mariage pas si heureux. C’est moins beau, mais au moins on évite une âme meurtrie ou, pire, la polyandrie au paradis…

 

The end.

Ps : vous connaissez d’autres exemples de ce genre ?